Le syndicat CGT du CHU de Montpellier alerte sur la situation critique des urgences de l’hôpital Lapeyronie.
Depuis 7 ans, notre organisation dénonce le manque de moyens élémentaires pour répondre à une démographie exceptionnelle, à des patients quelques fois très âgées et une activité en forte progression : + 8,5 % de passages vs 2023. Les mesures « coup de poing » prises par l’ancienne direction sont désormais obsolètes face à une activité en forte hausse, y compris dans le contexte de grippe saisonnière.
C’est une nouvelle fois le manque de lits d’aval, des box supplémentaires, d’effectifs et de locaux qui sont d’actualité. L’implication des urgences du secteur privé est également évoquée.
Conséquence des politiques successives d’austérité : les usagers sont pris en charge avec des délais d’attente inacceptables et indignes d’un CHU « à la pointe de l’innovation ». Nous nous inquiétons depuis des mois sur les pertes de chances des prises en charges, pouvant mener à des décès à l’image de la situation du territoire national, largement dénoncée par la fédération santé CGT.
Depuis 3 semaines, la situation est encore plus dramatique. Les soignants du service des urgences font face à un manque de moyens, contraignant les patients à attendre jusqu’à 17 heures sur un brancard avant d’être pris en charge.
La résilience des personnels médicaux et non médicaux est à bout, leur souffrance est désormais évidente. C’est pour ces motifs qu’ils ont massivement saisi le syndicat CGT pour déposer un signalement pour danger grave et imminent.
Dans le cadre de l’enquête DGI, la direction, les mandatés CGT F3SCT et le médecin du travail ont auditionné en urgence les chefs de service, l’encadrement paramédical. La direction du CHU a évoqué les récentes mesures suivantes :
• Renfort d’un binôme IDE/Aide soignant.e
• Déclenchement d’une cellule de crise quotidienne (vérification et disponibilité des lits)
• Prise en charge de patients de 15 à 18 ans sur la pédiatrie
• Ouverture de lits surnuméraires et réouverture de lits
À ce stade, la déprogrammation de patients n’a pas encore été envisagée.
Ces mesures semblent cependant insuffisantes au regard de l’activité de la nuit dernière.
Pour la CGT, l’ouverture de lits supplémentaires dans les secteurs d’hospitalisation ne devra en aucun cas se faire à effectifs constants.
Une délégation des personnels accompagnée de la CGT sera reçue par la direction le mardi 14 janvier 2025. La direction devra prendre ses responsabilités, en présentant des mesures institutionnelles pour répondre à l’urgence de la situation et anticiper le délai qui nous sépare des travaux prévus en 2028.
Un rassemblement aura lieu en amont de cette rencontre à 9h devant le centre Bénech de Lapeyronie.
D’ici là, la CGT a sollicité en urgence un rdv auprès de l’ARS afin d’évoquer l’engagement des urgences du secteur privé et débloquer des moyens exceptionnels.